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A la rencontre des Red Dolphins

Ce duo mixte et complémentaire qui défend les couleurs de la Belgique sur les mers du globe

Sophie Faguet en Jonas Gerckens

A l’image d’une entreprise, chez les Red Dolphins les atouts des uns complètent ceux des autres. Les deux skippers de course au large, Sophie Faguet et Jonas Gerckens, visent les podiums mondiaux grâce à leur synergie sur l’eau.

Depuis 2019, les Red Dolphins ont été à 3 reprises vice-champions d’Europe et ils ont décroché la médaille de bronze pour la première édition du Mondial de course au large en 2021. Cette année, en mai 2022, ils ne sont pas montés sur le podium de l’Euro. Un échec qu’ils entendent bien transformer en une expérience enrichissante.
 

Comment vous définiriez votre rôle au sein des Red Dolphins ?

Sophie : Ma spécialité est que je connais presque parfaitement ce bateau (Figaro 3), je sais le faire aller vite, quel mode de conduite choisir et quel set de voiles utiliser.

Jonas :  J’ai le rôle de capitaine d'équipe mais avec un fonctionnement horizontal. Pour moi il est important que chacun ait des tâches et ses spécialités à plusieurs postes. En équipage réduit, on doit être capable d'assurer à tous les postes (navigation et stratégie météo, pilotage du bateau, réglages et manœuvres des voiles...).

Sur des courses de 3-4 jours 24h/24h, le bon rythme de l'équipe est indispensable sur la durée. On doit, évidement, faire avancer au mieux le bateau mais également penser à s'alimenter et se reposer pour ne pas se mettre dans le rouge et manquer de lucidité en fin de course.

Garder le bon rythme est un équilibre fragile. Mon expérience de la course au large me permet d'analyser et ajuster ce rythme pour être performant sur l'ensemble de la compétition.

Quels sont vos plus grands atouts à bord ?

Sophie : Mon calme et ma lucidité sur nos capacités et nos défauts. J’apporte aussi une analyse tactique par rapport aux concurrents. Je sais souvent quelle est la manière idéale de se placer par rapport à l’ensemble de la flotte.

Jonas :  Parmi mes points forts, il y a l'analyse météo et la capacité aussi à maintenir un rythme élevé sur plusieurs jours. La course au large (comme pour tout entrepreneur) demande plusieurs compétences (un vrai couteau suisse). Il faut travailler quotidiennement avec des entraînements (à terre et sur l'eau), des formations très variées et des compétitions de différents formats (course à la journée, de 3-4 jours ou Transatlantique de plus de 15 jours). Cette diversité permet une acquisition de datas qui améliora la globalité des projets. Cette gestion globale me passionne.

Pour qu’un team performe, que faut-il ?  

Sophie : L’équipe doit d’abord avoir la même motivation, mais aussi les mêmes valeurs. Même si la communication est bien entendu essentielle, je pense qu’il est primordial d’arriver à une connaissance de l’autre qui permette une symbiose. Cet état permet alors d’être sur la même longueur d’ondes que l’autre et de pouvoir anticiper ses besoins sans passer forcement par la parole.

Jonas : En effet la symbiose est capitale et pour cela la réussite de l'équipe doit passer avant son ego. Les athlètes de haut niveau peuvent avoir un caractère fort. L'objectif de performance, l'engagement et la pression ne sont pas toujours simples à gérer. Trouver l'équilibre de chacun dans une équipe pour le bien commun est un défi régulièrement mis à mal. Cela passe par une confiance de l'un envers l’autre, savoir se dire les choses (positives et négatives) pour, au final, réussir ensemble.

Quels conseils donner à des équipes (sur l'eau mais aussi dans des sociétés) pour que cela fonctionne ?

Sophie : Je pense que cela passe par une bonne préparation commune des projets.

Il faut savoir mettre de côté ses défauts (et ceux des autres) et s'appuyer sur les compétences de chacun. Avec une prise de recul et de la lucidité, beaucoup de points peuvent être résolus en amont.

Jonas : Il faut absolument mettre en place une communication de qualité et constamment se remettre en question. Les échecs comme les victoires font partie d'un tout qui mène le team vers la réussite.

Après votre Euro 2022 où vous n’avez pas atteint vos objectifs de podium, place maintenant au Mondial qui aura lieu en septembre.  Comment allez-vous l'aborder ?

Sophie : Pour bien préparer le Mondial, nous allons d’abord nous questionner sur le déroulé de l'Européen pour trouver des solutions afin que cela ne se reproduise pas. Nous ne devons rien laisser au hasard pour ce Mondial. Je ne compte pas lâcher prise et travailler plus aussi à titre personnel. 

Jonas : Pour moi, l'échec fait partie de la réussite. Il faut s'en servir pour rebondir, s'améliorer et commettre moins d'erreurs pour atteindre les sommets.

On va aborder le mondial de façon ambitieuse. On a raté notre euro de mai donc le boulot, avec notre coach, est d'analyser nos manquements, voir ce qui a bien fonctionné ou pas pour améliorer notre niveau. L'objectif sera de jouer un podium au championnat du Monde de septembre. Après le Mondial, j’aurai un autre grand rendez-vous. Le blockbuster de la Route du Rhum (2 millions de visiteurs, 55 concurrents en Class40 et une forte envie de top10). C’est certain, je me souviendrai de cette année 2022 !

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