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Pascal Paepen: « Investir, c’est la nouvelle épargne »

Pascal Paepen commente l'inflation

Mi-novembre, Bruxelles accueillait la 10e édition de Finance Avenue, un salon où les institutions financières informent les investisseurs de leur offre. Quelques entreprises cotées en bourse s’y présentent également aux investisseurs. Beobank y participait elle aussi pour informer ses clients (potentiels) des possibilités d’investissement.

Une telle initiative est louable. Les Belges ont en effet plus que jamais besoin d’informations sur les investissements. Nous savons déjà comment épargner. La plupart d’entre nous du moins. Mais notre épargne reste ensuite sur un compte d’épargne « dormant » et ce, parfois pendant des années. Ce n’est pas malin, car notre argent ne nous rapporte presque rien. Souvent, le rendement ne couvre même pas l’inflation. Nous épargnons ainsi « à perte ».

Est-ce donc une erreur d’épargner ? Bien sûr que non ! Contrairement à certains hommes politiques et à un bon nombre d’économistes, je pense que ceux qui peuvent épargner doivent le faire. De cette manière, vous vous constituez une réserve en cas de coup dur. Mais il n’est pas vraiment raisonnable de laisser l’argent que vous épargnez pour plus tard, pour votre pension par exemple, prendre la poussière sur votre compte d’épargne.

Le taux d’intérêt est déjà particulièrement bas actuellement, et le restera sans doute encore longtemps. La Banque centrale européenne (BCE) a déjà annoncé que l’on fera probablement des efforts supplémentaires pour maintenir les taux d’intérêt bas et faire monter l’inflation. De cette manière, on veut s’attaquer au problème de surendettement des pays de la zone euro. Ces taux d’intérêt ont beau être avantageux pour notre dette publique, ils ont des conséquences négatives pour les épargnants et les rentiers.

Sommes-nous dans une voie sans issue ? Absolument pas ! La solution : diversifier. Au lieu de se contenter d’épargner sur un compte d’épargne, nous devrions nous forcer à partir à la recherche de formules d’investissements qui, bien que plus risquées, rapportent sur le long terme plus que de l’argent liquide. Les actions sont alors une option évidente. Peut-être n’êtes-vous pas fan de la bourse parce que vous n’osez pas prendre ce risque ou parce que vous avez eu une mauvaise expérience avec un investissement ou des actions. Les marchés boursiers sont en effet parfois versatiles, mais sur le long terme, un portefeuille d’actions varié rapporte bien plus que du liquide ou un investissement dans d’autres actifs.

Dans le livre « La Bible de la Bourse » co-écrit avec Geert Bakelants, rédacteur en chef de « L’Investisseur », nous communiquons un graphique qui montre combien a rapporté un investissement depuis 1802. Un dollar investi en 1802 valait en 2014 plus de 930 dollars ! Cela n’a pas nécessité des rendements phénoménaux. Un investissement sous forme d’actions sur cette longue période a rapporté en moyenne 6,70 % par an au-delà de l’inflation. Un investissement sous forme de liquide, par contre, n’a presque rien rapporté et un « investissement » sous forme d’or n’a rapporté annuellement qu’à peine 0,6 % au-delà de l’inflation.

J’espère que cela vous poussera à envisager un premier placement boursier. Si vous craignez des catastrophes (terrorisme, malaise économique, crise des réfugiés...), n’oubliez pas que depuis 1802, nous avons connu un nombre certain de guerres (mondiales), de récessions et d’autres crises. Elles n’ont pas empêché la Terre de continuer à tourner, ni les entrepreneurs et entreprises de continuer à investir.

Il va de soi qu’il faut investir en connaissance de cause. Informez-vous sur les risques auprès de votre banquier. Demandez-vous pourquoi vous épargnez : il est important d’estimer quand vous aurez besoin de votre argent investi. Diversifiez toujours vos investissements, tant au niveau des actifs (de préférence dans des fonds) que du temps (à intervalles réguliers donc). Ne vous laissez jamais guider par vos émotions (crainte et cupidité), mais agissez de manière réfléchie et rationnelle. À terme, c’est la meilleure garantie pour obtenir un bon résultat. Bonne chance !

 

Pascal Paepen
Éditorialiste et professeur du cours « Banque et Bourse » à la KU Leuven, sur le Campus Brussel et à la Haute Ecole Thomas More

 

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