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Reprendre ou céder une entreprise n’est pas un acte anodin…

Quelles sont ses motivations ?

Céder ou reprendre une entreprise doit être un acte en accord avec les valeurs du cédant et du repreneur, estime Murielle Machiels. Ancienne CEO des Éditions Plantyn, elle a elle-même connu le cheminement qui mène à la reprise d’une entreprise pour son ancien employeur. Elle nous explique en outre l’importance du « pourquoi » de la cession et de la reprise d’une entreprise.

Avant de céder ou de reprendre une entreprise, quelle est la première question que l’on doit se poser ?

Murielle Machiels : « Pourquoi. Et pour répondre à ce ‘pourquoi’, il est important de réfléchir à ses valeurs et à sa mission. Le ‘pourquoi’ est capital. Car après, tout le parcours de transmission – il dure plusieurs années – sera très difficile. Le cédant sera amené à sortir de sa zone de confort en permanence et il passera de crise en crise. Ce sera la même chose pour le repreneur, d’ailleurs. Tous deux seront confrontés à de nombreuses peurs. Une cession ou une reprise d’entreprise n’est pas un acte que l’on pose tous les jours. Ce n’est pas un acte anodin. On est constamment confronté à de grosses difficultés et si l’on n’a rien de fort auquel se raccrocher, on risque d’abandonner à tout moment. »

Le cédant doit également penser à l’après ?

M. M. : « Il doit anticiper et réfléchir à son après, oui. Quand il est à la tête de sa société, il est dans le feu de l’action, dans le stress. Mais une fois qu’elle a été cédée, il y a un vide qu’il faut combler. Une cession ne se résume pas à ‘je vends mon entreprise’. Quand ils ne sont pas préparés à l’après, beaucoup de cédants tombent dans une dépression. L’humain a besoin de continuer à grandir et à progresser. Il crée alors de nouvelles connexions dans son cerveau et c’est en général ce qui le maintient en bonne santé. Nous avons tous besoin d’un mix de challenge et de repos et d’un bon équilibre entre les deux. Le problème aujourd’hui, c’est que l’on a beaucoup de cédants qui, quand ils sont en activité, sont dans le stress et aspirent au repos. Et lorsqu’ils songent à l’après, se disent ‘je vais enfin me reposer’. Mais quand on n’a plus ce stress, c’est là qu’on ne grandit plus. C’est pourquoi les valeurs sont importantes même à travers son travail personnel. »

Comment définiriez-vous ces valeurs ?

M. M. : « Les valeurs, c’est ce qui est important pour soi. Ça peut être l’excellence, le respect, la famille. C’est ce qui me caractérise et ce qui fait que je prends mes décisions. En général, on constate que les valeurs de l’entreprise sont le reflet des valeurs de son patron. Surtout dans les TPE et les PME. Les employés qui ne se retrouvent pas dans les valeurs du dirigeant ne restent pas dans l’entreprise. Toutefois, la majorité de ces entreprises n’ont pas mis de mots sur ces valeurs. Ce n’est pas grave. Mais au moment de la cession, il est important de les connaître et de les traduire en mission personnelle. »

En quoi les valeurs sont-elles importantes également pour le repreneur ?

M. M. : « Il doit savoir également pourquoi il veut reprendre une société. Quelles sont ses motivations (Lire également « 3 questions à se poser avant d’envisager la reprise d’une entreprise ») Et cela se transmet, là aussi, à travers ses valeurs. Si c’est pour avoir de l’argent ou prouver à son entourage qu’il peut gérer une entreprise, ce ne sont pas nécessairement les bons critères pour réussir la phase avant le rachat et assurer ensuite la rentabilité de la société. C’est parfois inconscient, c’est pourquoi il faut se poser la question du ‘pourquoi’. Car si les valeurs du repreneur sont à l’opposé de celles du cédant, c’est l’échec assuré... ».

Murielle Machiels

Ancienne CEO des Éditions Plantyn, Murielle Machiels conseille aujourd’hui des organisations dans le cadre de l’adaptation aux changements rapides du marché induits par la numérisation. Forte de son expérience et de l’approche qu’elle développe via sa société QiLi, elle aborde pour Beobank les aspects humains à ne pas négliger lors des différentes étapes cruciales de la transmission et de la reprise d’une entreprise.

En bref

  • Réfléchir à ses valeurs
  • Traduire ses valeurs en mission personnelle
  • Examiner ses motivations
  • Cédant et repreneur sur la même longueur d’onde

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