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Sell in May ?

Vendre ses actions avant l'été : bonne ou mauvaise idée ?

L’un des plus vieux adages boursiers dit : « Sell in May and go away », autrement dit, « Vendez en mai et partez ». Ce conseil de vendre ses parts avant l’été date d’une période où les moyens de communication étaient plus rares que de nos jours. Il était alors préférable, pour les investisseurs qui prévoyaient des vacances de plusieurs semaines, voire mois, de se séparer momentanément de leurs actions. Ils évitaient ainsi les mauvaises surprises à leur retour de vacances.

Aujourd’hui, dans notre monde hyper-connecté, il est tout à fait possible de se tenir informé en continu des marchés financiers. Vendre en mai n’est donc pas nécessaire, d’autant plus qu’une étude a montré que les investisseurs qui vendent leurs parts juste avant l’été n’enregistrent pas de meilleur rendement que ceux qui ne vendent pas.

 

Bulle spéculative ou croissance durable ?

Il y a cependant des arguments qui plaident en faveur d’une  prise de bénéfices. Les bourses n’ont‑elles en effet pas fortement anticipé la reprise économique ? Et la bonne nouvelle n’est-elle pas depuis longtemps prise en compte dans le cours des actions ? Pour certains investissements, cela ne fait aucun doute. Mais heureusement, il y a également beaucoup de bonnes surprises. Les bénéfices et chiffres d’affaires de nombreuses entreprises sont bien souvent meilleurs que prévus. Même dans le coûteux secteur de la biotechnologie, les cours de plusieurs entreprises augmentent fortement après la publication des résultats de tests dépassant les espérances initiales ou suite à des rumeurs de fusion, fondées ou non.

Les personnes qui investissent dans des actions individuelles consacrent beaucoup de temps au suivi de leurs positions. Heureusement, il existe également des gestionnaires de fonds professionnels qui sélectionnent en équipe des parts dans une région ou un secteur bien précis et jugent en continu de ce qui est trop cher et ce qui présente encore suffisamment de potentiel. Ils achètent et vendent des actions presque tous les jours afin que l’investisseur de fonds n’ait pas à s’en occuper lui-même.

Rééquilibrer

Quel que soit le talent du gestionnaire de fonds, il ne peut pas prédire l’avenir. Lorsque le vent tourne et que les indices boursiers se retrouvent tous dans le rouge en même temps, même des spécialistes aguerris enregistrent des pertes. Voilà pourquoi il est important de toujours garder un portefeuille bien diversifié. Ne mettez jamais tous vos œufs dans le même panier et répartissez votre épargne et votre patrimoine entre plusieurs fonds et instruments de placement. Gardez un peu de liquide, mais investissez également un peu dans des obligations, de l’immobilier, des matières premières et des fonds d’actions. Un recul dans un segment peut être partiellement compensé par un investissement fort dans un autre segment.

Prenez également la peine d’analyser la totalité de votre portefeuille de temps à autres. Si vous êtes un investisseur défensif qui ne veut pas investir plus de la moitié de son patrimoine dans des (fonds d’)actions, assurez-vous que la partie « actions » de votre portefeuille ne pèse pas trop lourd après la récente hausse boursière. Vous pouvez ainsi décider d'encaisser vos bénéfices sur un fonds d'actions, et puis racheter ce même fonds plus tard, après une baisse éventuelle. Votre conseiller pourra sans aucun doute vous aider en ce sens.

Un investisseur qui gère son patrimoine et son portefeuille d’investissement de cette manière travaille de façon rationnelle. Il se distingue positivement de l’investisseur qui réagit essentiellement de façon émotionnelle – par de la panique ou de l’euphorie – à la moindre fluctuation de la bourse. Sell in May? Non ! Gérez plutôt votre portefeuille d’investissement selon un plan mûrement réfléchi et conforme à votre profil de risque. Sur le long terme, cette stratégie devrait vous assurer un rendement convenable.

Pascal Paepen

Éditorialiste et professeur du cours « Banque et Bourse » à la KU Leuven, Campus Bruxelles et à la Haute Ecole Thomas More

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