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L’Union européenne a-t-elle raté une nouvelle occasion de s’accorder ?

Pays du Nord d’un côté, pays du Sud de l’autre. Au milieu, l’UE qui n’arrive pas à trouver un accord pour relancer l’économie.

La crise du coronavirus était l’occasion pour l’UE de resserrer les rangs. Ses pays membres ont pourtant du mal à s’accorder sur les outils de relance comme les « coronabonds ».

« Où est l’Europe ? ». Cette question a maintes et maintes fois été posée dans les pays les plus touchés par la crise du coronavirus, tant sanitaire qu’économique et financière, venue de Chine. Surtout en Italie où les citoyens se sont sentis abandonnés par les grandes instances européennes. Pourtant, l’Union européenne n’a pas de compétence directe en matière de santé, mais uniquement une compétence d’appui. Elle est donc tributaire des Etats membres. Devrait-on parler dans ce cas d’une occasion manquée par les Etats membres de l’Union européenne de montrer leur solidarité ? Ils semblent en tous cas à la peine pour s’accorder sur la relance économique d’une crise sans précédent.

Une coordination totalement absente entre Etats membres

Face aux premiers cas de coronavirus et aux premiers confinements, les pays européens ont été en quelque sorte livrés à eux-mêmes en prenant chacun des mesures différentes et parfois contradictoires. Confinement en Belgique mais stratégie d’immunité collective, dans un premier temps, aux Pays-Bas. Si la coordination européenne est absente, c’est en partie dû au fait que la santé reste une compétence avant tout nationale et donc non de l’Union européenne. L’absence de coordination, qui s’est notamment traduite par une forte hostilité européenne en Italie, a aussi mis en exergue l’impossibilité de s’accorder sur les outils de relance, et par la même occasion, la fracture entre pays du Nord et du Sud.

Des coronabonds solidaires pour la relance… ou pas

Cette fameuse fracture Nord-Sud, entre pays vus comme des fourmis rigoureuses et d’autres comme des cigales dépensières et pas assez sérieuses. La crise sanitaire amplifie les désaccords des dernières années entre des pays qui refusent « encore une fois » de payer pour les autres. La principale pierre d’achoppement actuelle ? L’émission d’obligations européennes, les fameux « coronabonds », qui reviendrait ainsi à mutualiser en partie la dette entre pays de l’UE qui partagent déjà l’euro. Un outil solidaire entre pays membres… sauf que l’Allemagne et les Pays-Bas, au niveau d’endettement moins élevé, s’y sont fermement opposés. Hors de question pour ces pays de mutualiser leurs dettes pour financer des pays « Club Med » moins rigoureux qu’eux. La solidarité a des limites selon eux.

Quelles solutions et quel avenir pour relancer l’économie européenne ?

Alors qu’elle a été le socle de sa création, l’Union européenne n’arrive pas à s’accorder sur la question économique et financière. En contrepartie, les pays récalcitrants aux coronabonds préféreraient que les aides allouées aux pays en difficulté se fassent sous la forme de prêts, qui devraient donc être remboursés. L’Allemagne préconise ainsi les outils déjà existants comme le MES, le Mécanisme européen de stabilité, créé en 2012 lors de la crise de la dette de la zone euro. De très mauvais souvenirs pour les pays du Sud puisque ces prêts étaient conditionnés à des contreparties et des réformes. Bref, l’Union européenne et ses membres sont face à une impasse, avec de possibles conséquences sur leur avenir, propre et commun. A côté d’un désaccord économique et financier sur la relance, celui-ci pourrait devenir politique avec la montée du nationalisme, du populisme et du sentiment anti-européen dans tout le sud de l’Europe voire ailleurs.

L'avis de l’expert : Yves Kazadi – Senior Analyst Beobank

En conclusion, le point de convergence de cette mutualisation de la dette Corona entrainerait une hausse des taux d’intérêt des dettes gouvernementales tant recherchée. En théorie, cela permettrait aux secteurs dépendants des taux (banques, assurances) de retrouver une certaine rentabilité et aux épargnants (assurances vies) de bénéficier de la remontée des taux. De l’autre côté, cela entrainerait le retour de l’inflation et la détérioration de certaines dettes émises à des taux quasi nul.  Et en modifiant la clef de répartition du capital sur le poids de l’Allemagne, Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a cependant réveillé les velléités du passé exprimées par le tribunal constitutionnel allemand.

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