Est-il possible de prédire la volatilité de vos investissements ?
Prédire la volatilité de vos investissements n’est malheureusement pas possible, mais vous pouvez apprendre à anticiper. Vous trouverez ici un récapitulatif des...
Après une longue période de calme relatif, les investisseurs ont redécouvert la volatilité sur les marchés financiers cette année. La mèche a à vrai dire été allumée par une inflation des salaires plus importante que prévu aux États-Unis, avec une hausse des taux à long terme pour conséquence. Les investisseurs ont alors craint que la Federal Reserve ne resserre les rênes monétaires bien plus vite que prévu.
Donald Trump en a encore remis une couche avec l'annonce d'une série de barrières commerciales. La crainte d'une guerre commerciale associée à la cherté de l'Euro a fait reculer très nettement la confiance des entrepreneurs et consommateurs européens en cette première partie d'année. Pour couronner le tout, les actions GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) ont dû faire face au scandale de violation de la vie privée par Facebook. De quoi mettre les cours des actions IT radicalement sous pression au cours du dernier printemps.
Comme si cela ne suffisait pas, les tensions géopolitiques autour de la Corée du Nord ont non seulement encore accentué la pression sur les bourses, mais aussi relancé les cours du pétrole. Et la coupe était pleine quand Donald Trump a décidé que les États-Unis se retireraient de l'accord nucléaire avec l'Iran. Cette annonce a alors propulsé le cours du baril de Brent bien au-delà de la barre des 70 dollars en mai.
La forte dynamique de croissance de l'économie américaine, en partie grâce au coup de fouet fiscal du gouvernement Trump, a replacé le thème de l'inflation en tête de l'agenda aux États-Unis. Impossible dans ce climat d'éviter un resserrement de la politique monétaire et c'est ce qu'a fait la Federal Reserve en relevant son taux directeur en mars et en juin.
L'évolution sur les marchés obligataires européens a elle été totalement différente. Suite à la diminution des anticipations d'inflation et à la crainte d'une guerre commerciale, les taux à long terme européens sont repartis à la baisse depuis mi-février.
Nous devons encore nous attendre, au deuxième semestre, à une certaine nervosité et volatilité.
Ces dernières années, le climat a été extraordinairement positif pour les marchés financiers. Les autorités monétaires ont maintenu les taux à un niveau artificiellement bas et les données macroéconomiques ont été extrêmement positives. La volatilité a alors disparu presque totalement de la scène boursière et les cours se sont envolés. Nous évoluons toutefois peu à peu vers un retour à la normale. Qu'est-ce que cela signifie pour vos investissements ?
Au niveau des taux, la normalisation reste pour le moment limitée aux États-Unis. Dans cet environnement normalisé, nous restons neutres par rapport aux bourses américaines. Le cycle économique touche certes progressivement à sa fin, mais les réformes fiscales du gouvernement Trump prolongeront la fête. D'un autre côté, les risques commencent aussi à s'accumuler aux États-Unis. Les réformes fiscales du gouvernement Trump auront inévitablement un impact sur la dette publique à long terme. Ensuite, il est clair que la situation de l'économie américaine est de plus en plus électrique. Si l'inflation déraille, la Federal Reserve pourrait se trouver dans l'obligation de resserrer plus vite que prévu les rênes monétaires, ce qui pourrait faire augmenter brusquement les taux d'intérêt. Avec une hausse des cours du pétrole, les tensions au Moyen-Orient, un dollar qui est devenu plus cher et une augmentation des barrières commerciales, ce qui peut exercer une pression sur les exportations américaines, cela représente assurément un cocktail dangereux pour les marchés financiers.
En Europe, le cycle économique n'est pas encore aussi avancé et les perspectives restent bonnes. Les actions européennes sont toujours soutenues par la progression de la croissance et la hausse du dollar a gommé en grande partie l'inconvénient de la solidité de l'euro. Vu la très faible inflation de base, il y a en outre de fortes chances pour que la politique monétaire reste accommodante un certain temps encore.
Les perspectives restent aussi fondamentalement saines pour les pays émergents. Les pays émergents continuent à profiter d'une forte croissance économique et les valorisations intrinsèques des actions sont très intéressantes. L'inflation est du reste aussi sous contrôle dans la plupart des pays émergents. Le potentiel bénéficiaire à long terme est donc certainement intact. Les obligations des pays émergents restent intéressantes du fait de leurs coupons relativement élevés. Au niveau des pays asiatiques, l'offre d'obligations « investment grade » augmente.
Date éditoriale : 14/06/2018.
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